lundi 14 novembre 2011

La Vie Originale

Il s’arrêtait pour un bref instant, et se levait la tête au ciel. La pluie était froide sur son visage, mais il était reconnaissant pour l’eau qui éliminait la trace des larmes sur ses joues. Après un moment, il tournait ses yeux vers le sol, mettait ses mains dans les poches et marchait loin du café. Ses pas étaient lents, et le moment de calme qui était trouvé dans la pluie disparaissait.

Apres deux ou trois minutes, l’homme rencontrait sa sœur, Adèle, qui visitait l’homme pour le week-end. Adèle a poussé son frère dans un bar sur le trottoir. Elle a commandé deux bières avant de tourner vers son frère.

« Donc, ça va ? Quoi de neuf ? »

« Ça va. Mais tu vas bien? »

« Oui, oui, ça va. Mais toi ? Sois franc. Et ta fiancée, Christine ? Mais elle est toujours belle dans tes yeux, je suis sûre ! »

« Je ne saurais pas. »

« Tu ne…? Que veux-tu dire ? Y a-t-il un problème ? Tu sais que tu peux faire confiance en moi pour tous vos problèmes, no ? Comme quand tu étais d’un grand secours pendant mon abortion. Quel salaud ! Tu te souviens Mark ? C’était la pire erreur que j’aie jamais faite. Sauf la sale affaire avec le petit ami de maman…»

« Adèle, nous ne sommes plus fiancés. »

« Pardon ? Qu’est-ce que tu as dit ? »

« Tu m’as entendu, Adèle. »

« Mais…mais, quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Elle a un autre plan pour sa vie. »

« Oh, non, non, mon frère ! Je veux les détails ! Que faisait-elle ? »

« Elle couchait avec mon associé, Bernard. »

« Et qu’est-ce que tu as dit quand elle l’a avoué? »

« Elle ne l’a jamais avoué. Je les ai trouvés. Dans mon appartement. »

« Non ! C’est horrible ! Tu as dit quelque chose profonde, j’espère ?»

« J’ai dit rien, Adèle. J’ai donné un coup de poing dans le nez de Bernard, et j’ai quitté l’appartement. Ils avaient disparu quand je suis revenu. Sans note, sans explication. »

« Vite, exacte, succincte, je l’aime bien. A-t-elle essayé de te contacter ? »

« Non. Je n’attends pas un message. »

« Mais tu es encore déprimé ? »

« Non, non, pas du tout. »

« Vraiment ? Fantastique ! J’avais espéré de faire un peu du shopping cet après-midi— »

« Adèle ! Bien sûr je suis déprimé. L’amour de ma vie était infidèle ! Je sais que je suis réservé mais je ne suis pas sans cœur. »

Les sons de ses pas s’affaiblissait, et Adèle regardait le tabouret vide.

« Et j’ai pensé que la vie était plus originale que ça. »

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