vendredi 4 novembre 2011

Les Emotions ou plutôt, de son absence


« Mademoiselle, vous êtes une cynique, n’est-ce pas? » Poe a demandé à Anne-Sophie.  Le visage du fantôme d’Edgar Allan Poe était aussi plaintif que jamais et Anne-Sophie ne pouvait le supporter plus ce matin.
            « Non, non. Je sais la vérité de l’être humain, c’est tout. La vérité, c’est moi. Est-ce que vous ne pouvez pas comprendre ce fait ? »
            « Quel fait ? Le fait de cette vérité fausse ? Ou le fait que vous ne croyez pas qu’il y a des possibilités émotionnelles infinies de l’esprit humain ? »
            « Le premier, bien sûr ! » Il était très exaspérant. « J’exige que vous me laisse tranquille ! »
            « Je ne peux pas vous laisser tranquille. Je ne peux pas supporter l’existence d’un mensonge très grave. De plus, qu’est-ce que signifie ‘La vérité, c’est moi’ ? »
            « Pourquoi est-ce que vous êtes très mélodramatique tout le temps ? »
            « Vous vous trompez sur le caractère et l’envergure de mes émotions, mademoiselle. Vous supposez que mes émotions sont superficielles quand l’inverse est vrai. Donc, votre supposition sur la capacité émotionnelle de l’être humain est fausse. Un contre-exemple prouve ce fait. »
            « Les émotions soi-disant que vous ressentez sont simplement le résultat de la circulation des produits chimiques dans votre cerveau. La profondeur de telles émotions soi-disant n’est pas importante. »
            Poe a regardé d’un air incrédule Anne-Sophie. « Pourquoi est-ce que vous croyez en cela? Qu’est-ce que signifie ‘La vérité, c’est moi’ ? »
            « Je me déteste. Je suis une personne égoïste, mais en fait, je suis la même que tout le monde. Pour durer, il faut croire en ce fait. » 

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