Le ruban pour cheveux était rose, imprimé avec des hiboux dont les grands yeux noirs brillaient de la sagesse. Le matin, il tenait les cheveux avec une prise solide, mais par l’après-midi il dénouait comme les bras d’une pieuvre, s’agitant avec les bonds et les tournoiements de son porteur. Emmêlé dans les mèches molles d’or, il attendait d’être retourné à son sanctuaire paisible : le tiroir de la coiffeuse. Jour après jour, il répétait ce rituel en vain, incapable de contenir les cheveux d’une petite fille fougueuse.
D’une petite boîte rouge, la montre prend vie, son métal passe à l’action. Encerclant un poignet, elle l’embrasse, en disant l’heure avec son visage enthousiaste. Petits blancs, ses mains se déplacent toute la journée et toute la nuit, et ses diamants fragiles étincellent dans le soleil. Comme l’armure, son bracelet est en acier. Avec un visage de nacre, elle luit de rose et bleu sous un petit dôme de verre.
Couverte dans le cuir riche et patiné, la malle sentira la menthe poivrée et le vieux papier, son monogramme à demi effacé estampillé en or. Elle s’ouvrira avec les poignées grinçant, et elle révélera les trésors secrets d’une vie tranquille. Quelques morceaux de la lavande, des journaux tachés d’encre, une mèche de cheveux, une bague qui manque un saphir, un mouchoir de dentelle, et une flute de champagne fissurée : ils seront le contenu éclectique de cette malle, dont les éraflures et taches montrera sa beauté humble.
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