mercredi 19 octobre 2011

Le petit chien était toujours assis sur le grand lit, sauf quand les draps étaient déplacés. Quand quelqu’un dérangeait les draps, la peluche s’élevait en l’air et atterrissait sur le tapis doux et bleu. Il attendait une main réconfortante pour la ramasser et l’amener avec lui. La main trainait la peluche par terre à travers la maison, descendant les escaliers et marchant dehors dans l’herbe et la boue. Il faisait ce trajet au moins une fois par jour, pour jouer avec les animaux des autres enfants. À travers les années, cette même main grandissait, mais n’a jamais perdu le contact doux et familier. La peluche restait sur le lit pour des années et des années. Elle était un réconfort pour sa propriétaire et la main d’adolescent qui la caressait pendant les temps difficiles.

La grande tasse, en forme de vache avec des taches blanches et noires est perchée sur le bureau, en même place que toujours. Aujourd’hui la grande tasse contient de café, similairement à tous les autres jours de la semaine. Souvent, la même main qui tenait la peluche il y a quelques années prend la tasse et la lève vers des lèvres, qui souvent laisse des taches de rouge à lèvres autour du bord de la tasse. La main est plus douce et ridée, mais également familier pour les objets qu’elle rencontre.

La clé va se pendre sur une chaîne d’argent sur le cou, où elle ne se perdra pas. Quelque fois par jour, une main la prendra entre ses doits, juste pour se rassurer qu’elle est encore là. Chaque jour la main encore plus ridée qu’avant tournera la clé dans la serrure d’une porte à Charlottesville. Quand la clé sera dans l’appartement, elle se suspendra d’un petit crochet sur le mur. Tous les jours la clé sera saisie pour être utilisé, et chaque nuit la clé retournera à sa place sur le mur, et sera prêt à être utilisé une autre fois.


Lindley Smith

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